Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation
Visite du week-end (pas dernier...encore avant...quand je vous dis que je suis en retard sur le blog !) : Le Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation à Lyon.
On y est allé pour voir l'expo temporaires "ELLES : Exister, Résister...ici et ailleurs".
Une expo des photos de Pierre-Yves GINET, résultat d'un long travail d'enquête et de rencontres sur le thème de l'engagement des femmes, à leur résistante actuelle, sous toutes leurs formes, pour des causes multiples et partout dans le monde.
Les photos illustrent donc des destins tous différents, tous touchants, de femmes confrontées à la maladie, à la guerre, à l'opacité d'un gouvernement, à la domination d'un ennemi...
Pour reprendre la présentation faite par le Musée sur cette expo :"De la mobilisation des "Mères de la place de Mai" à Buenos Aires, à la marche des "Ni Putes Ni Soumises", en passant par la détermination des femmes kurdes de Turquie pour la défense de leur identité, plus de 120 photographies retranscrivent la vie et l'engagement de ces femmes pour donner un avenir meilleur aux générations futures".
Parmi les photos qui m'ont le plus marqué : les images de ces femmes qui survivent face au Sida en Afrique et qui continuent de gérer leur foyer, les femmes cambodgiennes qui restent fidèles à leurs maris mutilés à cause des mines encore nombreuses et qui prennent en charge la survie de toute leur famille (pour info, les femmes qui elles sont mutilées sont le plus souvent abandonnées par leur mari...) et surtout les destins des femmes rwandaises qui ont subi les horreurs de la guerre des années 1990.
Je voulais aussi vous faire partager le destin qui m'a le plus touché (je recopie texto la fiche écrite par le Musée...) : celui de Dafrose et Aline MUKANGARAMBE (42 ans et 11 ans).
" Fin avril 1994, alors que son mari avait déjà disparu depuis plusieur jours, Dafrose et ses cinq enfants tombèrent aux mains des miliciens interhamwe. Les enfants furent tués sous les yeux de leur mère, de l'ainé de 14 ans à la cadette de 18 mois. Dafrose tenait cette dernière dans ses bras; elle a été découpée en morceaux et donnée à manger aux chiens. Ensuite, Dafrose à demi-consciente, a été battue, pietinée et frappée sur tout le corps à coup de machette, avant d'être violée par plusieurs miliciens et laissée pour morte. Elle reprit connaissance quelques jours plus tard et se cacha pendant plusieurs semaines[...]Dix ans après le drame, Dafrose affiche une bonne humeur incroyable :"Il y a bien pire que moi, je peux marcher, manger seule et j'ai ma fille". Aline est l'enfant née du viol des miliciens[...]
Des mots difficiles à entendre...mais nécessaires à mon avis ! Une exposition dont je pensais ressortir attristée...mais après laquelle j'ai plutot ressenti de l'admiration pour ces femmes qui font face comme elles peuvent. Avec aussi une forte envie de "faire quelque chose"...la question que je me pose encore est comment ?
Après cette visite, on a aussi fait le tour de l'expo permanente, dédiées à la Résistance de la 2nd guerre mondiale. Une belle expo, accessible à tous grâce à des outils audio et vidéo, des reconstitutions...
Pour finir, voici 3 phrases que je voulais partager avec vous avant de vous laisser à votre réflexion :
"Ceux qui ne se souviennent pas du passé sont condamnés à le revivre"
"La mémoire est la racine de la délivrance, comme l'oubli est celle de l'exil" I.Baal Shem Tov
"La seule lutte que l'on perd, c'est celle que l'on abandonne" - Les mères de Mai - Argentine
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